La civilisation maya est connue à travers le monde, leur histoire s’étend sur près de 3 000 ans. Elle a régné sur l’Amérique Centrale, du sud du Mexique au Guatemala, en passant par le Belize, l’ouest du Honduras et le Salvador, jusqu’à disparaître assez mystérieusement. Leur héritage est visible à travers les impressionnants vestiges de leurs cités, mais aussi dans les pratiques agricoles et les traditions que les descendants de ce peuple continuent de transmettre.
L’histoire des mayas peut être complexe à comprendre alors, nous reprenons avec vous les origines de cette civilisation, les différentes périodes qu’elle a vécue et les raisons avancées de sa disparition. Pour finir, nous vous proposons un top 5 des plus beaux sites mayas à visiter, pour plonger dans cette culture exceptionnelle.

Comment est née la civilisation maya ?
Des origines aux apports des mayas dans la société moderne, nous vous expliquons la naissance de cette civilisation extraordinaire.
Les origines du peuple maya
Les premiers indices de peuplement dans la région maya remontent à environ 7 000 av. J.-C., à l’époque des premiers chasseurs-cueilleurs. Vers 2 000 av. J.-C., certains groupes se sédentarisent puis, commencent à cultiver des plantes comme le maïs, la courge, le piment et les haricots. Ce tournant agricole favorise la formation de villages permanents et l’émergence d’une structure sociale complexe.
De l’an 1 000 à 300 av. J.-C., les mayas connaissent une croissance fulgurante. Une division se fait en deux zones géographiques, les hautes terres et les basses terres, qui s’étendent sur pas loin de 400 000 km². Entre 1 200 et 400 av. J.-C., des centres cérémoniels comme Nakbé voient le jour. On y observe déjà des temples pyramidaux, des stèles commémoratives et des pratiques religieuses organisées. Cette période, dite préclassique, marque les premières grandes avancées architecturales et sociales de la civilisation maya. Cet art reflète les croyances de ce peuple, pour qui la divinité habitait toute chose, y compris les objets.
L’apport des mayas à la civilisation moderne
Les mayas ont participé à de nombreux aspects de la civilisation moderne en aménageant les premières cultures, en domestiquant la faune, en créant les premières villes de la région. Nous revenons sur les nombreux domaines auxquels la civilisation maya a contribué :
- Calendrier : les Mayas ont élaboré plusieurs systèmes calendaires, dont le compte long, calendrier astronomique capable de calculer des dates sur des milliers d’années. Ils distinguaient le calendrier rituel (260 jours) et solaire (365 jours), souvent plus précis que celui utilisé en Europe à la même époque.
- Astronomie : ils anticipaient les éclipses en observant les astres à l’œil nu, comprenaient les mouvements de Vénus et alignaient leurs bâtiments selon les solstices.
- Arithmétique : ils utilisaient des glyphes représentant des têtes de divinités en guise de figure des symboles numériques de 0 à 19. Cependant, les chiffres étaient représentés par trois symboles : le point pour les unités, la barre horizontale pour le chiffre 5 et une forme ovale en forme de coquille pour le chiffre 0.
- Écriture hiéroglyphique : grâce à un système de plus de 800 glyphes, les Mayas ont laissé une trace écrite inestimable sur des stèles, des codex et des poteries.
- Médecine et botanique : ils pratiquaient la chirurgie dentaire et connaissaient l’usage médicinal des plantes.
- Agriculture : les mayas ont inventé des techniques d’agriculture en terrasse et en milpa (jachère tournante).
- Architecture et urbanisme : les mayas ont bâti une architecture unique et caractéristique s’imbriquant parfaitement avec les contraintes naturelles. Leurs cités étaient planifiées autour de centres rituels, observatoires, stèles et terrains de jeu de balle.

Quelles sont les différentes périodes de l’histoire maya ?
L’histoire maya est généralement divisée en trois grandes périodes, chacune marquant une étape clé de son développement : la période préclassique, la période classique et la période postclassique. Nous reprenons la chronologie de l’histoire de la civilisation maya.
La période préclassique (1 500 av. J.-C. – 200 ap. J.-C.)
Durant cette période, les premières structures pyramidales apparaissent. On assiste à un premier apogée de la civilisation maya. À El Mirador, au Guatemala, des constructions monumentales comme La Danta, haute de 72 mètres, sont bâties dès 600 av. J.-C., dans une jungle impénétrable. Une unité culturelle se traduit par l’utilisation d’une céramique bien particulière, la cierra red.
L’organisation politique commence à se hiérarchiser autour de chefs religieux et militaires. Les rituels sacrificiels, liés à la fertilité et au cosmos, prennent une place centrale. Le préclassique supérieur voit les prémices de l’écriture hiéroglyphique, utilisée pour consigner les événements rituels et politiques. L’agriculture s’intensifie également grâce à la culture en terrasse et, dans les zones inondables, les mayas construisent des champs surélevés pour éviter tout problème. Cependant, à la fin de la période préclassique, les grandes cités comme El Mirador déclinent et laissent place aux cités émergentes comme Tikal.
La période classique, la plus prospère (250 – 900 ap. J.-C.)
Âge d’or de la civilisation maya, cette période voit fleurir les grandes cités-États comme Tikal, Palenque, Copán ou Calakmul. Cette période est mieux connue grâce à l’interprétation des glyphes mayas, qui nous permettent de comprendre qu’une rivalité existait à cette époque entre les deux grandes cités Tikal et Calakmul. En effet, c’est aussi le temps des rois-dieux (« k’uhul ajaw »), des alliances et des guerres inter-cités. Les inscriptions gravées sur les stèles nous renseignent sur les lignées royales et les événements politiques. Chaque cité possède ses glyphes emblèmes, on distingue ainsi une cinquantaine d’entités rivales.
L’architecture maya prend vraiment forme à cette époque et atteint des sommets : temples-pyramides, palais et observatoires se dressent dans la jungle. L’art maya, fait de fresques polychromes, de poteries fines et de bijoux en jade, illustre une société raffinée et hiérarchisée.
La période postclassique (900 – 1 500 ap. J.-C.)
Après l’abandon progressif des grandes cités du sud, les Mayas du nord, notamment dans le Yucatán, prennent le relais. Chichén Itzá devient un centre cosmopolite, influencé par les Toltèques du centre du Mexique. L’art s’y militarise, les représentations de Kukulcán (le serpent à plumes) se multiplient.
Durant cette période, on assiste au déclin lent et progressif de la société maya. Vers 1 200, Mayapán devient la dernière grande capitale unifiée avant l’éclatement définitif de la région en petits royaumes. À l’arrivée des Espagnols, les Mayas sont divisés, ce qui facilite la conquête.

Pourquoi la civilisation maya a-t-elle disparu ?
La civilisation maya n’a pas vraiment disparu mais a plutôt décliné de manière assez mystérieuse. Certains chercheurs estiment que plusieurs raisons seraient à l’origine du déclin maya comme les changements liés à l’environnement, les conflits internes et la colonisation.
Le rôle de l’environnement
L’épuisement des terres est une hypothèse solide avancée par des études paléoclimatiques. Ces dernières ont révélé une succession de sècheresses prolongées entre 750 et 1050, notamment dans le sud du Petén. Couplée à une déforestation massive pour alimenter les fours à chaux servant à bâtir les temples et à agrandir les surfaces agricoles, la pression sur les écosystèmes a mené à des famines, des épidémies et des migrations.
En effet, les sols tropicaux sont difficiles à cultiver et, après quelques récoltes, le champ devait être mis en jachère pendant plusieurs années. Le rendement agricole a donc chuté petit à petit et des catastrophes naturelles sont venues s’ajouter à ces problématiques, comme des cyclones.
Les conflits internes
Les guerres endémiques entre cités pour le contrôle des ressources et des captifs destinés aux sacrifices ont exacerbé l’instabilité. À mesure que les récoltes échouaient, les classes populaires se sont détournés des élites religieuses, entraînant un effondrement du système en place.
En effet, suite aux famines et épidémies, les mayas se tournèrent vers le prêtre pour savoir si les dieux étaient en colère. Cependant, ni les cérémonies ni les sacrifices n’améliorèrent la situation et le peuple finit par se retourner contre les nobles et les dirigeants. Ainsi, une décadence effrénée se mit en place.
L’impact de la colonisation
Lorsque les conquistadors espagnols arrivent au XVIe siècle, ils trouvent des royaumes affaiblis et un peuple divisé. La colonisation, les épidémies comme la variole et la grippe et l’évangélisation achèvent de bouleverser l’organisation politique maya. Les derniers bastions tombent, comme Nojpetén en 1697.
Toutefois, la société maya ne s’est jamais totalement éteinte. En effet, selon l’UNESCO, plus de 6 millions de personnes parlent encore aujourd’hui une des 30 langues mayas dans la région. Mais alors, combien de temps a duré la civilisation maya ? Environ 3 000 ans, depuis les premières sédentarisations jusqu’à l’arrivée des Espagnols au XVIe siècle. Un héritage toujours vivant dans les coutumes, la langue et les rituels d’aujourd’hui.

Quels sont les plus beaux sites mayas à visiter ?
Les Mayas furent redécouverts seulement en 1840 par des explorateurs et chercheurs intrigués par la valeur historique des sites archéologiques qu’ils ont laissés derrière eux. Ce travail a permis au monde entier de porter attention au peuple maya et de nombreuses ruines furent révélées. Découvrons notre top 5 des plus beaux sites mayas à visiter aujourd’hui : Tikal, Palenque, El Mirador, Chichén Itzá ou encore Copán.
1. Tikal au Guatemala
Parmi les plus vastes cités mayas jamais découvertes, Tikal s’élève dans une jungle dense du Guatemala. Ses temples monumentaux, dont le Temple IV, mesurant 70 mètres de haut, offrent des panoramas à couper le souffle. On y ressent le poids des siècles et le murmure des singes hurleurs qui peuplent les arbres.
Tikal est considéré comme “l’Angkor des Amériques” et recèle encore bien des surprises puisqu’une grande partie de ce site maya reste encore cachée sous la végétation dense des lieux.
2. Palenque au Mexique
Dans les montagnes du Chiapas, Palenque est un joyau d’élégance classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. La tombe du roi Pakal et les bas-reliefs de la tour du palais témoignent d’une architecture unique, fine et spirituelle, remontant au VIIᵉ siècle.
Les archéologues estiment encore aujourd’hui n’avoir découvert qu’environ 10 % de la surface totale de ce vestige maya situé en pleine nature luxuriante au Mexique. De quoi impressionner même les moins friands d’histoire.
3. El Mirador au Guatemala
Accessible uniquement à pied, El Mirador est un trésor archéologique idéal pour les aventureux. Partez à la découverte de ce vestige maya considéré comme l’un des berceaux de cette civilisation. Marchez à la rencontre de La Danta, l’une des plus grandes pyramides du monde en volume.
Bâti il y a plus de 2 000 ans, ce site maya n’a été redécouvert qu’en 1926. Il permet réellement de se plonger dans l’histoire et de s’imprégner de la culture maya légendaire, aux traditions encore vivantes.
4. Chichén Itzá au Mexique
Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et élue parmi les sept nouvelles merveilles du monde, Chichén Itzá est réputée pour son architecture exceptionnelle, ses sculptures et ses mosaïques. Ce site maya s’étend sur 10 kilomètres² et s’organise autour de deux cénotes sacrées, ces nappes phréatiques accessibles via des grottes.
Chichén Itzá est également célèbre pour son jeu de lumière lors des équinoxes de printemps et d’automne. L’ombre de Kukulcán, le serpent à plumes considéré comme une divinité pour les mayas, est alors projeté sur les marches de la pyramide d’El Castillo grâce aux rayons du soleil.
5. Copán au Honduras
Moins fréquentée, Copán est d’une richesse iconographique exceptionnelle. Son escalier hiéroglyphique, long de 63 marches, raconte l’histoire de la dynastie fondatrice. Idéal pour ceux qui veulent sortir des sentiers battus et profiter de la multiplicité des édifices de ce vestige maya.
Découvert en 1570 par Diego Garcia de Palacio, les fouilles ont débuté qu’à partir du XIXᵉ siècle à Copán. La grande époque de ce site, comme de nombreuses autres villes mayas, remonte à la période classique de l’histoire de cette civilisation.

Chez Atalante, nous vous emmenons à la rencontre de cette civilisation fascinante à travers nos treks au Mexique, au Guatemala ou au Honduras. Entre jungles luxuriantes, temples millénaires et rencontres culturelles, nos guides locaux vous plongent dans l’histoire vivante des Mayas !
Sources :
- INAH (Instituto Nacional de Antropología e Historia)
- Michael D. Coe, The Maya
- National Geographic, Erin Blakemore, Mayas : les secrets de cette extraordinaire civilisation, 11 mai 2025
- Linda Schele & David Freidel, A Forest of Kings
- Douglas Kennett et al., Science, 2012
- Orbinéa | Le monde des Odyssées, Civilisation disparue : Voyage vers les Mystérieuses Cités Perdues Maya | Documentaire Histoire, 2022